Marxisme

Théorie réformiste, macro-systémique.

Le marxisme se développe autour de la théorisation de la lutte des classes, perçue comme moteur de l’Histoire. Seule la classe dominante change :

  • dans l’antiquité : patricien > plébiens > esclaves
  • dans la féodalité : noblesse > artisans > serfs
  • dans le capitalisme : patron > salarié / machine > sans emploi

Le courant marxiste se développe autour d’une série cyclique d’hypothèses :

  • ceux qui domine, contrôle l’État ;
  • ceux qui contrôle l’État, contrôle la propriété ;
  • ceux qui contrôle la propriété, contrôle la production ;
  • ceux qui contrôle la production se retrouvent en position dominante.

Chaque classe à sa culture, son système de normes et de valeurs. La culture dominante est celle de la classe dominante, même si celle-ci est minoritaire en nombre. Les idées des dominés n’ont pas l’espace pour se développer.

Pour Pierre Bourdieu, la domination est un pouvoir légitimé (principe d’autorité). Cette légitimité peut être légale (règlements, institution), traditionnelle (« histoire »), charismatique (leadership) ou encore relevant de la peur (rapport de force, violence concrète). Lorsqu’un dispositif symbolique unique s’impose, il s’agit généralement d’un facteur de domination.

Position environnementale

L’exploitation capitaliste de la nature consiste pour Marx au vol des nutriments de la terre sans en assurer sa régénération. « L’industrie et l’agriculture à grande échelle se combine pour appauvrir les sols et les travailleurs » 1.

« La grande propriété foncière réduit la population agricole à un minimum, à un chiffre qui baisse constamment en face d’une population industrielle concentrée dans les grandes villes et qui s’accroît sans cesse ; elle crée ainsi des conditions qui provoquent un hiatus irrémédiable dans l’équilibre complexe du métabolisme social composé par les lois naturelles de la vie ; il s’ensuit un gaspillage des forces du sol, gaspillage que le commerce transfère bien au-delà des frontières du pays considéré. (…) La grande industrie et la grande agriculture exploitée industriellement agissent dans le même sens. Si, à l’origine, elles se distinguent parce que la première ravage et ruine davantage la force de travail, donc la force naturelle de l’homme, l’autre plus directement la force naturelle de la terre, elles finissent, en se développant, par se donner la main : le système industriel à la campagne finissant aussi par débiliter les ouvriers, et l’industrie et le commerce, de leur côté, fournissant à l’agriculture les moyens d’exploiter la terre. » 2

On comprend l’approche de Marx vis-à-vis de l’exploitation de la nature en mobilisant son concept de métabolisme (Stoffwechsel) ainsi que les textes de Liebig qui l’on inspiré. Marx regrette que la production de déchets provenant de l’industrie et de la consommation ne fasse pas partie d’un cycle métabolique complet : « Le fait, pour la culture des divers produits du sol, de dépendre des fluctuations des prix du marché, qui entraînent un perpétuel changement de ces cultures, l’esprit même de la production capitaliste, axé sur le profit le plus immédiat, sont en contradiction avec l’agriculture, qui doit mener sa production en tenant compte de l’ensemble des conditions d’existence permanentes des générations humaines qui se succèdent. » 3

  1. https://www.monde-diplomatique.fr/2018/06/BELLAMY_FOSTER/58734
  2. troisième livre du Capital
  3. Karl Marx, Le Capital, Éditions sociales, 1978